Les fusils Daewoo K1 et K2
Un besoin de modernité
A la fin des années 1970, l’armée sud-coréenne avait un réel besoin de moderniser son armement. En effet, leur infanterie était équipée de matériel américain obsolète datant de la guerre de Corée (1950-1953). Il s’agissait principalement de pistolets mitrailleurs M3 (dits « grease gun »), de fusils Garand et de carabines M1. Pour ne pas manquer d’armes dans le cas d’une nouvelle invasion communiste, les coréens du sud ont acheté à Colt en 1974 la licence pour fabriquer des M16 sur leur territoire. Toutes ces armes resteront en service jusqu’en 1980.
Une période de croissance économique et de tensions avec le nord va faire naître le besoin de produire de l’armement léger plus moderne. De plus, les frais de la licence Colt constituaient un coût non-négligeable à l’état sud-coréen. C’est alors que la firme Daewoo (connue de nos jours pour fabriquer des voitures, des télévisions et de l’électroménager) va répondre aux attentes de l’armée en développant en peu de temps deux fusils, entre l’AR et l’AK …
Le Daewoo K1 : une carabine compacte calibre 5.56
En 1981, le K1 est mis en service, ayant pour but de remplacer les vieux grease guns de la seconde guerre mondiale. Cette nouvelle plateforme offre de nombreux avantages :
• Très compacte grâce à sa crosse-squelette rétractable et à son canon de 10 pouces
• Légère : moins de 3 Kg
• Ergonomie et démontage très similaire au M16, dont les soldats ont l’habitude
• Accepte les chargeurs STANAG, déjà très répandus
De plus, l’arme fonctionne par emprunt des gaz direct, un système d’une grande fiabilité. Le K1 est dans un premier temps distribué aux forces spéciales, car plus adapté au combat rapproché, puis est peu à peu rendu accessible aux autres corps d’armée.
Le Daewoo K2 : un fusil d’assaut innovant pour son époque
Le K2 est mis en service dans l’armée en 1984 et remplace totalement le M16 en 1987. D’apparence semblable au K1, il partage quelques points communs avec celui-ci :
• Carcasse en aluminium aéronautique
• Même ergonomie
• Mêmes organes de visée : œilleton réglable en hauteur et dérive
• Même calibre 5.56 mm
Cependant, le K2 a un canon de 18 pouces, une crosse en polymère pliable et ne partage pas la même mécanique. Celui-ci dispose d’un système d’emprunt de gaz à piston (à l’instar de l’AK et du Galil) largement éprouvé, et qui nécessite moins d’entretien que l’emprunt de gaz direct. Le K2 est un fusil d’une grande fiabilité grâce à son sélecteur de gaz à 4 positions et à son éjecteur fixe soudé dans la carcasse.
Une victoire politique, économique et militaire
La Corée du sud a gagné son pari en investissant dans ce projet de modernisation. D’une part, ce petit pays a gagné son indépendance vis-à-vis des Etats-Unis en terme d’armement léger. D’autre part en relançant l’industrie locale grâce à la production et à l’export de ces fusils, vendus notamment au Moyen Orient, en Asie, Afrique de l’ouest et Amérique Latine.
Ces fusils K1 et K2 sont toujours en service de nos jours, modernisés avec des rails picatinny pour y monter optiques et poignées. Leur baptême du feu pendant la Guerre du Golfe puis en Afghanistan, leur ont valu une solide réputation au combat : robustesse, fiabilité et précision sont au rendez-vous.